lundi 21 avril 2008

Les états d’âme du père, chapitre cinq

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• D’entrée de jeu, je dois vous dire que Pakou a écrit quelque chose, mais que je ne peux pas le publier ici, le fil usb de mon ipod (sur lequel j’avais transféré le dit message) est resté à l’hosto. Le con. Ça ira à plus tard, faut crère...

• Vous aimez la photo du haut? Je l’ai prise du belvédère Camilien-Houde hier soir. Apparament, la jeunesse arabe s’y donne rendez-vous le dimanche soir, je ne savais pas. J’apprivoise peu à peu cette «liberté», on dirait. Voyez, ce soir. Après l’hosto, je suis allé me faire aller le klaxon avec les autres fans du Canadien, sur Saint-Laurent. Et un coup parti, je me suis arrêté chez Schwartz’s m’engloutir un presque souper (il y avait des légumes : deux cornichons). Ça m’a donné l’impression de respirer avec la ville, de ressentir son beat. Ça fait changements des quatre décors qui composent le téléroman de ma vie : la maison, le char, le bureau et l’hosto. Et puis bon, ça m’a permis de voir la lune. J’en ai profité pour parler à ma mère, elle vit juste de l’autre côté. Je lui ai demandé un restant de grossesse normale. Pour une fois que je demande quelque chose à quelqu’un...

• Demain, c’est le jour fatidique. J’ai l’impression que la rondelle roule pour nous : ils ont eu un peu de difficulté à entendre le cœur en fin de semaine, Sardine bougeait trop. Bien entendu, c’est signe que le liquide se refait...

Mais encore, si ça foirait?

Je ne veux pas me jinxer, bien entendu, mais dans mon espèce de drop d’espoir de la semaine dernière, j’avais prévu un peu les deux scénarios. Je me suis même surpris à penser : «s’il fallait vraiment tout arrêter ici, tout serait donc plus simple pour nous, et je pourrais souffler un peu...» Je sais, ça sonne horrible, surtout après coup. N’empêche, si ça tournait mal, j’aurai directement le droit de vie ou de mort sur un être humain...

Évidemment, les questions et les idées se bousculent pas mal dans ta tête à ce moment-là. Ça ramène un paquet de questions sur la table, dont celle de l’avortement. En France, ils semblent avoir un concept d’interruption médicale de grossesse plus arrêtée qu’ici, mais encore, je découvre tellement de trucs que j’ignorais sur la grossesse (fibrome, décollement placentaire, rupture du sac amniotique...), j’imagine que l’avortement thérapeutique doit moins frapper l’imaginaire que ce que je m’attendais... Il faut dire que la semaine dernière, ça regardait plutôt mal : retard de croissance, bébé tassé dans un coin, et tout. Si toute cette merde entravait vraiment son développement de façon grave, est-ce que ça vaudrait même la peine de mettre un enfant au monde sachant qu’il ne pourrait se contenter que d’exister? En sachant pertinemment que sa qualité de vie serait nulle, et celle de ses parents aussi? Je suis contre l’avortement comme moyen de contraception, bien sûr, mais dans ce cas-ci, la ligne est très large, et très floue. À partir d’où trace-t-on la limite entre un être humain viable et un être humain confiné à une demie-vie? À quel point cela devient-il de l’égoïsme ou une sorte de justice pragmatique? Est-ce moralement acceptable de ne pas vouloir passer le reste de sa vie à s’occuper d’un être humain condamné dès la naissance à n’exister, parce que son corps ne pourra jamais suivre?

Enfin, comme d’habitude, je m’inquiète pour rien, j’imagine. Je le répète, tous les signes sont encourageants. Et avec juste un tout petit peu de chance, on pourra voir le sexe. Alors, il va m’en falloir pas mal pour que ça finisse demain!

• Finalement, un énorme merci à tous ceux qui nous encouragent là-dedans. Ça nous fait vraiment chaud au cœur. Je ne le dirai jamais assez, et Pakou non plus. 

3 commentaires:

Cab a dit…

Ca fait du bien de sortir dans notre belle ville hein?

C'est la journée fatidique...j'ai hâte d'avoir des news pis je suis avec vous de tout coeur! Courage!

Cab a dit…

Je suis avec vous de tout coeur! Patch, appelle moi des que t'as des news...

Valérie a dit…

Bonne chance à vous deux.

Je vous envoie des bonnes ondes!
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